Santé environnementale

Santé environnementale

Qu’est-ce que c’est ?

Pendant long­temps, la san­té et l’environnement ont été appré­hen­dés sépa­ré­ment, avant que les scien­ti­fiques ne montrent leurs inter­ac­tions : la pol­lu­tion des sols, de l’eau, la qua­li­té de l’air ou encore les condi­tions de tra­vail, ont une influence majeure sur notre san­té. Ainsi, la dégra­da­tion de notre envi­ron­ne­ment aug­mente les risques de mala­dies chro­niques, de troubles de la fer­ti­li­té ou encore de cancers.

D’après l’OMS, la san­té envi­ron­ne­men­tale com­prend les aspects de la san­té humaine, y com­pris la qua­li­té de la vie, qui sont déter­mi­nés par les fac­teurs phy­siques, chi­miques, bio­lo­giques, sociaux, psy­cho­so­ciaux et esthé­tiques de notre environnement.

Le concept « One Health » ou en fran­çais « une seule san­té », va plus loin dans l’intégration des fac­teurs d’émergence des mala­dies en met­tant en avant l’interdépendance de la san­té humaine, la san­té ani­male et l’état de l’environnement. Les pro­mo­teurs de cette vision glo­bale estiment qu’elle amé­lio­re­rait l’efficacité des dis­po­si­tifs de san­té publique à tra­vers le monde.

Zoom sur le concept d’Exposome

De sa concep­tion jusqu’à son décès, l’être humain est expo­sé à des fac­teurs envi­ron­ne­men­taux. La somme de ces expo­si­tions condi­tionne la san­té de l’individu : c’est ce que l’on nomme « expo­some ». Les expo­si­tions envi­ron­ne­men­tales font réfé­rence à l’environnement phy­sique, chi­mique, bio­lo­gique, socio­lo­gique et au mode de vie.

De sa concep­tion jusqu’à ses deux pre­mières années, l’enfant est dans une phase impor­tante de son déve­lop­pe­ment. Pendant ces « 1000 pre­miers jours », l‘organisme, de l’enfant (notam­ment son cer­veau) se déve­loppe plus qu’à tout autre moment : il se retrouve donc par­ti­cu­liè­re­ment sen­sible et vul­né­rable à l’environnement qui l’entoure. Des expo­si­tions envi­ron­ne­men­tales néfastes durant cette période peuvent avoir un impact sur le déve­lop­pe­ment embryo-fœtal à l’origine de mal­for­ma­tions, ou favo­ri­ser des troubles de san­té qui se mani­fes­te­ront dans l’enfance, ou plus tar­di­ve­ment à l’âge adulte. Il convient donc de réduire ces expo­si­tions au plus tôt et si pos­sible avant même le démar­rage de la grossesse.

Les expo­si­tions pro­fes­sion­nelles : une par­tie spé­ci­fique de l’exposome 

Le temps pas­sé au tra­vail est non négli­geable et les expo­si­tions pro­fes­sion­nelles peuvent aus­si pro­vo­quer des troubles de la repro­duc­tion. De la mani­pu­la­tion de pro­duits chi­miques dans les indus­tries, à la sta­tion debout pro­lon­gée dans les salons de coif­fure, de nom­breux risques pro­fes­sion­nels ont un effet démon­tré sur la fer­ti­li­té et le déve­lop­pe­ment embryo-fœtal. En savoir plus.

Le centre REPROTOXIF par­ti­cipe au consor­tium PRÉVENIR, avec trois autres pla­te­formes expertes dans la pré­ven­tion des risques pour la repro­duc­tion. Au-delà de la prise en charge cli­nique des patients, ces centres ont voca­tion à sen­si­bi­li­ser le grand public et les pro­fes­sion­nels de san­té à la san­té envi­ron­ne­men­tale autour de la grossesse.

Centre REPROTOXIF

En Île-de-France, le centre REPROTOXIF est consti­tué par deux struc­tures par­te­naires : l’Hôpital Fernand-Widal et le Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil.

La par­ti­cu­la­ri­té du centre est de déve­lop­per une approche glo­bale, tour­née à la fois vers les patients pré­sen­tant des troubles de la repro­duc­tion (troubles de la fer­ti­li­té, patho­lo­gies de gros­sesse, mal­for­ma­tions congé­ni­tales), et vers ceux qui ont un pro­jet de gros­sesse ou une gros­sesse en cours, avant même qu’un trouble ne survienne.

Les autres centres

Ces struc­tures sont dédiées à l’évaluation des expo­si­tions envi­ron­ne­men­tales pro­fes­sion­nelles et extra­pro­fes­sion­nelles chez des patients pris en charge pour des troubles de la repro­duc­tion. Les patients sont reçus dans le cadre d’un entre­tien, réa­li­sé à l’aide d’un ques­tion­naire pro­to­co­li­sé qui per­met de carac­té­ri­ser les situa­tions d’exposition à des fac­teurs de risque sur la repro­duc­tion. Des mes­sages de pré­ven­tion sont déli­vrés lors de l’entretien, ciblés sur les situa­tions d’exposition. Un compte ren­du sur les expo­si­tions iden­ti­fiées et les actions de pré­ven­tion à mettre en place est rédi­gé à l’attention du patient et de ses méde­cins correspondants.

Prévention santé

Les politiques publiques évoluent

Aujourd’hui, les poli­tiques de san­té publique intègrent davan­tage la san­té envi­ron­ne­men­tale, encou­ra­geant des actions pré­ven­tives sur l’environnement qui visent à réduire les risques de déve­lop­per des maladies.

Plan National Santé-Environnement (PNSE)

▶En France, tous les cinq ans est éla­bo­ré un Plan National Santé-Environnement (PNSE), qui défi­nit les axes stra­té­giques pour réduire l’impact néga­tif de  notre envi­ron­ne­ment sur la san­té. Le PNSE est décli­né en Plans Régionaux Santé-Environnement (PRSE) pour accom­pa­gner sa concré­ti­sa­tion à une échelle locale.

Le centre REPROTOXIF fait par­tie des actions du 3ème PRSE Île-de-France, copi­lo­té par l’Agence Régionale de Santé d’Île-de-France. Cette action s’inscrit dans l’axe « Protéger et accom­pa­gner les popu­la­tions vul­né­rables », avec l’objectif  de « réduire les risques envi­ron­ne­men­taux chez la femme enceinte et le jeune enfant »). Le volet de pré­ven­tion pri­maire, déve­lop­pé de façon spé­ci­fique par REPROTOXIF, est en adé­qua­tion avec les objec­tifs pour­sui­vis par le 4ème PNSE :

  • Axe 1 : S’informer, se for­mer et infor­mer sur l’état de notre envi­ron­ne­ment et les bons gestes à adop­ter pour notre san­té et celle des écosystèmes. 
    • Action 6 : Se ren­sei­gner sur les conseils de pré­ven­tion avant et après la grossesse. 
      • Partie 1 : Expérimenter des consul­ta­tions d’évaluation des expo­si­tions envi­ron­ne­men­tales pour les pro­jets de grossesse.
Stratégie nationale sur les pertubateurs endocriniens (SNPE)

▶Les per­tur­ba­teurs endo­cri­niens sont des sub­stances chi­miques d’origine natu­relle ou arti­fi­cielle qui dérèglent le fonc­tion­ne­ment hor­mo­nal des orga­nismes vivants. Ils ont des effets néfastes sur l’environnement et sur la san­té humaine : ils peuvent pro­vo­quer des troubles de la crois­sance, du déve­lop­pe­ment sexuel ou neu­ro­lo­gique, des troubles de la repro­duc­tion, ain­si que l’apparition de cer­tains can­cers et mala­dies méta­bo­liques comme le diabète.

La France a fait par­tie des pre­miers pays à adop­ter une stra­té­gie natio­nale sur les per­tur­ba­teurs endo­cri­niens (SNPE). Cette stra­té­gie a pour prin­ci­pal objec­tif de réduire l’exposition des popu­la­tions et de l’environnement aux per­tur­ba­teurs endo­cri­niens, en ren­for­çant la régle­men­ta­tion, la for­ma­tion et l’in­for­ma­tion et en amé­lio­rant la connais­sance sur ces substances.

La deuxième stra­té­gie natio­nale sur les per­tur­ba­teurs endo­cri­niens, adop­tée en 2019, est une com­po­sante du PNSE 4, Les pla­te­formes PRÉVENIR y figurent par­mi les actions visant à « ren­for­cer le rôle des pro­fes­sion­nels de san­té pour l’information et la sen­si­bi­li­sa­tion des popu­la­tions ».

zoom sur le projet…

Écomaternité 

Mis en place en Île-De-France, le pro­gramme « Éco-mater­ni­té » vise à intro­duire la démarche de san­té envi­ron­ne­ment et d’éco-responsabilité auprès des pro­fes­sion­nels de san­té tra­vaillant dans les maternités.

Quelles sont les objec­tifs pour­sui­vis par ce programme ?

  • Réduire l’exposition des femmes enceintes et des jeunes enfants aux pol­luants environnementaux.
  • Renforcer les liens entre les acteurs de la péri­na­ta­li­té, en créant une dyna­mique ter­ri­to­riale en matière de san­té environnementale.

Soutenu par l’ARS Île–de-France, le dis­po­si­tif s’inscrit éga­le­ment dans le cadre du Plan Régional Santé-Environnement.